Cette page à vocation à documenter les manières de recenser et d’approcher de nouvelles mairies. Pour cette première version, elle témoigne de 2 actions menées en Béarn, et elle sera alimentée par les contributions futures.

Le réseau

L’un des premiers leviers pour démarrer : le réseau ! Les élus d’un territoire se connaissent souvent bien, puisqu’ils participent à des instances communes, en particulier la communauté de communes (dit comco). Si vous cherchez des villages sur votre territoire, il y a bien souvent un élu que vous connaissez déjà, ou bien un trombinoscope sur le site internet de la comco avec un contact.

Par exemple, sur le site de la Communauté de Commune du Haut Béarn . Vous pouvez prendre attache avec un ou 2 élus, leur envoyer un message pour décrire qui vous êtes, le projet que vous proposez et les inviter à relayer le message aux autres élus de la commune. Dans le Béarn, cela a permis de trouver 3 communes potentiellement intéressées par accueillir un plateau.

La prospection

Il s’agit ici d’un travail un peu plus “commercial” : la prospection. Après avoir engagé l’action précédente, vous pouvez créer un tableur (aussi appelé feuille de calcul) pour mettre vos recherches et résultat sous la forme d’un tableau. Ainsi, vous pouvez créer un fichier assez simple avec 3 colonnes :

  • Village
  • Site internet O/N (qui me permet d’appliquer un filtre)
  • Contact / Commentaire (pour suivre les actions que j’avais entrepris)

Vous pouvez remplir la première colonne à l’aide d’une carte du territoire avec le maximum de villages aux alentours, et une fois terminé, lancer une recherche pour déterminer si la commune avait déjà un site internet ou non. D’après cette recherche préliminaire dans le Béarn, une grande majorité des communes ont déjà une page wikipedia, mais seulement 50% ont un site en propre.

Tableau de prospection de Pierre dans le Béarn

Retour d’expérience sur un lancement raté

Notre documentation héberge aussi les histoires de nos échecs ou de nos déconvenues, desquelles nous pouvons apprendre. En voici une.

Vous le savez sans doute si vous êtes ici, le projet Plateaux Numériques a vocation à se déployer des sites web pour les petites mairies. Le premier réseau avec lequel nous avons eu de très bons contacts est anTIC Pays Basque une agence de développement créée par la communauté d’Agglomération Pays Basque, dont la mission est de défricher les nouvelles pratiques numériques pour les collectivités et de les accompagner de le déploiement.

Nous cherchions activement une autre commune au pays basque avec l’anTIC. C’est finalement la ville de Boucau - avec laquelle travaille anTIC - qui avait vocation à accueillir le premier plateau avant de l’essaimer à d’autres collectivités. Et malheureusement, les échanges avec la ville de Boucau n’ont pas abouti en notre faveur.

Le contexte

Plateaux numériques ne pouvait pas travailler directement avec Boucau. Le projet de refonte de site web de la commune a été soumis à un appel à projet auquel nous avons répondu. Notre réponse a été retenu avec deux autres offres pour une rencontre avec la directrice de la communication, l’élue en charge du numérique et la directrice générale des services.

Un excès de confiance

Nous étions très (trop?) confiant dans notre capacité à être lauréat de ce projet car nous pensions remplir tous les critères, RGAA, RGESN, conception et déploiment locaux. Nous étions vraiment satisfait de la réponse que nous apportions, car elle semblait vraiment s’inscrire dans la bonne dynamique, avec le soutien de l’ANCT.

Un design trop radical

Principal point de critique, l’interface de Lalouvesc n’a pas du tout plu aux interlocuteurs et interlocutrices. Cette critique est légitime, puisque les premiers sites avaient un interface très épurée, loin des dynamiques de marketing territorial. C’était ainsi que nous avions passé le design original de Plateaux numériques avec Timothée et cette approche avait plu aux élus locaux ardéchois.

Bien que nous ayons partagé des projets ad hoc sur lequel nous avions pu travailler (par exemple le site de Commown ), cela n’a pas permis de rassurer les élues et agentes sur notre capacité à proposer une maquette plus conviviale, plus chaude.

L’appréciation de l’interface du premier plateau à Lalouvesc est bien évidemment propre à chaque personne. Des élus d’une autre commune trouvait la même interface plutôt conviviale. Néanmoins, la réaction à Boucau laisse penser qu’une variation graphique (et plus “chaude”) de l’interface actuelle serait nécessaire pour convaincre un plus grand nombre d’élus.

Une méthodologie incomprise

Tous nos projets se font au travers de l’enquête, de l’immersion sur place pour comprendre les défis, les enjeux auxquels sont confrontés la collectivité et les citoyens. Or, à Boucau, il a semblé que cette méthode suscite l’incompréhension. Voici quels verbatims :

  • “les citoyens ne sont pas intéressés par le projet de refonte sur site internet” ;
  • “est-il envisageable de réaliser le projet sans que vous ne veniez faire cette enquête”.

Ces deux questions sont d’une certaine façon légitimes et nous n’avons pas su y répondre correctement. Elles révèlent sans doute l’écart de perception, de compréhension des enjeux, d’habitudes différentes. Ces questions se heurtent aussi à nos valeurs, il nous semble crucial d’intégrer les citoyens de la collectivité dans un projet de refonte et ce n’est pas forcément aux élus de préempter leur manque d’intérêt.

Mettre trop de sujets sur la table

Faire un plateau permet de traiter la conformité RGAA, RGPD, RGESN, cybersécurité et la loi Lemaire. De même, nous traitons des sujets d’inclusion numérique ou même de connectivité. Nous visons à répondre à beaucoup de sujets d’un coup avec un effort minimum.

Mais encore faut-il que l’interlocuteur sache que tous ces sujets existent et qu’il considère important de les traiter. Si l’interlocuteur en charge du dossier n’a pas tout cela en tête, une partie de la valeur de Plateaux numériques n’est pas visible et peut potentiellement lui desservir en mettant trop de sujets sur la table.

À retenir

Si nous ne pouvons pas nous empêcher d’être déçus, nous apprenons que les enjeux de médiation doivent parfois être abordé dès les premiers contacts et la réponse aux appels d’offre. Aussi, nous n’oublions pas que Plateaux Numériques a un caractère innovant, qui s’inscrit en contraste avec “le numérique c’est automatique” et qu’il sera sans doute plus facile de continuer les prototypes avec des ‘early adopters’.